En compétition, les sportifs doivent-ils la boucler sur Twitter ?


Twitter qui est un des réseaux sociaux  à la mode, est particulièrement en vogue chez les sportifs de haut niveau. De la sortie très controversé de notre Laure nationale sur la tragédie toulousaine, à l’annonce de son prochain club pour le prodige belge Eden Hazard, chaque sportif y va de son tweet, plus ou moins intéressant. Pourquoi pas. Ces personnes, bien que bénéficiant d’une visibilité médiatique importante, ont tout à fait le droit de s’exprimer. Le quotidien d’un sportif n’étant pas radicalement différent de celui du commun des mortels : se lever le matin, s’entraîner la journée, et passer une soirée tranquille à la maison, ou en night club, c’est au choix.

Mais la pertinence de ces tweets est très discutable lorsqu’il s’agit de compétition. Un tweet s’écrit en 2 min et 140 caractères. Pas assez pour véritablement sortir de la compétition et perdre sa concentration. Ce n’est finalement qu’anecdotique pour un sport individuel. Mais un sport collectif implique toute une équipe et un post malheureux est très vite arrivé.

Prenons l’exemple de cette fameuse Coupe du Monde 2010, celle qui fit tant de mal au football français. Un « clash » dans les vestiaires, qui devait rester dans l’intimité de ce lieu, fut dévoilé. Le lendemain la Une de l’Equipe titre « Va te faire encu.. ». Des propos attribué à Nicolas Anelka envers son sélectionneur de l’époque. Un travail de journaliste certes, mais les nouveaux systèmes de communications peuvent mettre rapidement l’équilibre du groupe en péril, connaissant l’attrait de ces derniers pour les infos croustillantes sur la vie d’un groupe.

Les journalistes sont à l’affut de toute déclaration non officielle des joueurs, ces sorties « underground » publié via leurs Smartphones souvent sans leurs conseillers en communication. Les états d’âme de certains, les tensions du groupe, les commentaires à chaud sont monnaie courante sur Twitter. Un seul mot plus haut que l’autre et la presse sportive s’empresse d’en faire la Une et de semer la zizanie dans le groupe. L’intérêt de la presse pour les clashs est certain aussi bien à titre purement journalistique (raconter et analyser des faits) mais également en terme économique. La presse spécialisée vendra toujours plus en cas de mauvais résultats associés à des tensions, que dans le cas où l’équipe nationale termine honorablement en demi-finale.

C’est pourquoi, selon le JDD, Laurent Blanc aurait demandé à ces joueurs d’éviter autant que possible les réseaux sociaux et d’être vigilent sur toutes leurs déclarations. Et connaissant le caractère de certains cadres de l’équipe de France, ce n’est pas un mal. Les sautes d’humeurs de Ribery, Nasri ou encore Evra, ce dernier qui utilise la troisième personne pour parler de lui, sont des sources de conflits et peuvent coûter cher à un groupe. C’est donc une bonne chose que les comptes dont ils disposent sur les réseaux sociaux restent muet de déclaration, au moins pendant un mois.
La période des transferts arrivant à grand pas, avec déjà des rumeurs insistantes pour certains des sélectionnés, ne fera qu’aggraver chacune des déclarations et en pleine compétitions certains joueurs pourraient regretter leurs publications. A chaud, après une déception ou une grande joie, les réactions spontanées peuvent être excessives.

Cette mesure prise par Laurent Blanc permet non seulement de préserver le groupe France, mais sera également très utile aux joueurs. Concentré, soudé et réfléchi, voici peut être les adjectifs qui feront d’un groupe difficile une grande réussite.

                                                                                                                                                                                            Au Café Crème



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